William Morris

William Morris (1834—1896), artiste, écrivain, éditeur, anglais.


S’il est animé par plusieurs centres d’intérêt, tous ont pour point commun la passion pour les merveilles du passé, particulièrement celles du Moyen Âge. Artiste polyvalent, Morris est surtout connu aujourd’hui en tant que membre du mouvement pictural préraphaélite, et notamment comme un des pionniers du design, arts décoratifs ou artisanat d’art, dans le cadre de l’Arts and Crafts Movement. Ainsi ambitionne t’il de retrouver des gestes et de produire de beaux objets à la portée du plus grand nombre, afin que l’alliance de l’esthétique et de l’utilitaire procure aux producteurs comme aux usagers la satisfaction quotidienne d’une élévation par le travail.

L’architecture, le mobilier, la décoration, tout doit coïncider dans cet idéal mis en œuvre notamment dans sa propre “Red House”, construite et occupée de 1859 à 1865. Morris a même mis sur pied une imprimerie pour réinventer les techniques et typographies des manuscrits médiévaux à l’ère industrielle. Entre 1891 et 1898, 54 titres sont publiés à Kelmscott Press, maison d’édition de l’auteur, dont 17 des siens et une fameuse édition des Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer (fin XIVe), illustrée par le grand artiste préraphaélite Edward Burne-Jones.

Co-fondateur en 1885 de la Socialist League, dont il sera le mécène et l’infatigable porte-parole, Morris a largement consacré la fin de sa vie hyper-active à la lutte sociale, aux côtés des plus pauvres. Ses fictions, qu’il s’agisse des romans historiques merveilleux comme The House of the Wolfings (1889), qui défend la noblesse des peuples du Nord face à l’invasion romaine, des utopies politiques futuristes comme Nouvelles de Nulle part (1890), ou encore des textes de fantasy qui occupent ses toutes dernières années, proposent toutes des modèles de société alternatifs. Non seulement Morris s’efforçait de changer le monde à son échelle, mais il en rêvait également l’âge d’or, et prônait pour remplacer la domination capitaliste et la défiguration industrielle un idéal pastoral, communautariste et moralement libertaire.

Enfin, Morris est un des premiers à mettre en scène, à destination des adultes et dans une langue volontairement archaïsante, des mondes imaginaires dont le surnaturel est l’un des traits constitutifs : autrement dit, des romans de fantasy. Ces contes initiatiques, très dépaysants pour ses contemporains, tels que La plaine étincelante (1890), The sundering flood (1897, posthume, le seul à comporter une carte en ouverture), et surtout Le bois au-delà du monde (1894), La Source au bout du monde (1896) et Le Lac aux îles enchantées (1897) – n’ont été que tardivement et partiellement traduits en français.


LIVRES

LIENS
https://www.usineadesign.com/art-craft-william-morris/
https://www.grapheine.com/histoire-du-graphisme/william-morris-le-design-dinterieur-nest-pas-un-luxe